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Qui est Mgr Paul Marie Baumgarten ?

Mgr Paul Marie Baumgarten (1860 -1948)

Qui est Mgr Paul Marie Baumgarten ?

Parmi les hommes de science penchés sur le cas de Mirebeau, après un agrégé de philosophie, voici un ecclésiastique romain historien de l’Eglise. Ce n’est pas le moindre puis qu’il donne son nom à un Institut de l’Université allemande de Wupertal décidé aux recherches sur l’Histoire de la Papauté.
« Fils d'un père protestant et d'une mère catholique et baptisé protestant sous le nom de Moritz Julius Maximilian Paul Baumgarten, il se convertit à l'Église catholique au collège [et devient Paul Marie B.] Il fréquenta le lycée à Montabaur puis étudia le droit à Bonn, Marburg et Breslau, et obtint son doctorat à Göttingen tout en militant au sein des associations d'étudiants catholiques. Sur les conseils du prêtre historien Johannes Janssen , il entreprit des études d'histoire à Berlin en 1885. En 1887, l'Institut romain de la Société de Görres, au Vatican, lui demande de travailler sur un projet historique. Il se lie d'amitié avec le père Heinrich Denifle et l'assiste dans ses recherches historiques, ainsi qu’avec le directeur du Campo Santo Teutonico, Monseigneur Anton de Waal. En 1888, le pape Léon XIII nome l'historien allemand chambellan pontifical. Dans le voisinage immédiat du Pape, il choisit la voie du sacerdoce. En 1890, à la demande de Léon XIII, il rejoint l'académie du noble clergé. Il termine ses études à l'université grégorienne et est ordonné prêtre dans la basilique du Latran le 17 février 1894. Il a ensuite enregistré les événements en détail dans ses Mémoires.
Dès lors, Paul Maria Baumgarten séjourna à Rome en tant qu'historien. Il y a fait des recherches en particulier dans les Archives secrètes du Vatican et la Bibliothèque du Vatican. Il a écrit de nombreuses études sur l'histoire de l'Église. Avec le prêtre Joseph Schlecht (1857-1925), Baumgarten a publié entre 1899 et 1902 en trois volumes « L'Église catholique de notre temps et ses serviteurs en parole et en image, » (titre traduit) qui contiennent une mine d'informations, ainsi qu'un nombre énorme de photos historiques, et sont des sources recherchées sur l'histoire de l'Eglise aujourd'hui. Mais surtout, Baumgarten a examiné les personnes et les autorités de la Curie romaine. Il avait également l'intention de rédiger une étude sur les autorités et les documents pontificaux de la fin du Moyen Âge et a donc recueilli des notes sur plusieurs décennies dans de nombreuses archives sur les caractéristiques externes d'environ 10 000 documents des papes d' Innocent III à Pie IX. En 1923, lorsqu'il quitta Rome, il remit ses notes manuscrites aux Archives Vaticanes. Sous le titre de Schedario Baumgarten, sa collection de documents a été publiée entre 1965 et 1986 par le paléographe romain Giulio Battelli (volumes 1 et 2) et l'archiviste actuel du Vatican Sergio Pagano (volumes 3 et 4) sous la forme d'une édition en fac-similé de quatre volumes. Elle est devenue un important ouvrage de référence pour les historiens et les paléographes.
Le prêtre et promoteur de l'hydrothérapie Sébastian Kneip, qui avait pour assistant le frère de Paul Maria, fut reçu grâce à lui par Léon XIII qui eut recours a ses soins; la célèbre consultation eut lieu le 21 février 1894. En 1907, Mons Baumgarten donne au jeune artiste Ottmar Begas l' occasion de peindre de près le pape Pie X. Mons. Baumgarten a eu des échanges scientifiques réguliers avec le professeur Paul Fridolin Kehr; cette relation étroite entre un prélat romain et un prussien suscita des critiques. En 1924, P. M. Baumgarten retourna en Allemagne et s'installa à Neuötting, où il mourut en 1948. »

Ecrivant à Mgr Vion, évêque de Poitiers, le 20 février 1967, Mlle Hillker, témoin des phénomènes survenus chez elle à Aix la Chapelle, complète ce portrait et présente deux autres personnes liées aux faits de Mirebeau : l’abbé Jean Baümer, correspondant du prélat, et surtout la stigmatisée belge Rosalie Püt, de Lummen, dont on nous apprend, par sa confirmation en extase des révélation de Catherine Emmerich sur la maison de Marie à Ephèse, le lien avec le pape Pie X et son désir d’établir le dogme de l’Assomption. En plus de nous renseigner sur le prélat, la lettre témoigne de la force d’âme de son auteur, Maria Hillker, intervenante importante de cette cause.

« Monseigneur,
Lors de sa visite à Aachen et Essen en octobre 1966 j'a¬vais montré à M. l'Abbé Honoré Mazué, curé de Montcony par Louhans, S-L, deux lettres importantes. Mgr Paul Maria Baumgarten les avait écrites à Rome avant l'excommunication de l'Abbé Vachère, prêtre de votre diocèse de Poitiers. La première datée du 2 jan¬vier 1913 était adressée à M. l'Abbé Johannes Bäumer directeur spirituel des Frères Alexiens à Haus Kannen par Ammelsbüren bei Münster/Westf. La seconde lettre du 15 mars 1914 était adressée au Provincial d'alors de ces Frères Alexiens, Rév. Frère Theobald Kohl, Ammelsbüren. Ces frères donnent leurs soins aux malades aliénés. Dans cette Société il n'y a pas de prêtres, c'est pour¬quoi Mgr Baumgarten la représentait à ce temps-là auprès du Saint. Siège à Rome.
Grâce à la Divine Providence j'ai trouvé ces lettres à l'Epiphanie 1962 dans un couvent de religieuses en Westphalie […] L'Abbé Bäumer avait étudié à Rome. Comme directeur spirituel des Alexiens il fit connaissance de leur représentant spirituel à Rome, Mgr Baumgarten qui appartenait à la suite du Pape Léon XIII et plus tard de Pie X.
Prélat Paul Maria Baumgarten était un grand savant. Il maîtrisait plusieurs langues, le droit civil et canonique. Il était historien et composa une grande œuvre traitant l'histoire de l'Eglise que je possède, écrivain et personnage très estimé, de taille et conduite princière. Il représentait le Saint Père en quelques commissions importantes p. ex. lors de la visite offi¬cielle de l'Empereur allemand à Rome, et comme envoyé du Pape à l'Empereur d'Autriche à Vienne, où il fut accueilli avec des hon¬neurs royaux. Il était un diplomate éprouvé ayant une grande connais¬sance des hommes. C'est pourquoi son jugement sur M. l'Abbé Vachè¬re et les miracles de Mirebeau sont d'une importance particulière.
Pendant ce temps-là les Pères Lazaristes de Paris, qui avaient un collège à Smyrne, entreprirent une excursion à Ephèse parce qu'ils avaient lu les visions de la bienheu¬reuse Anna Katharina Emmerick, la célèbre stigmatisée allemande du siècle passé. En se faisant conduire par ce livre ils découvrirent, par la volonté du Seigneur, la maison où la Ste Mère de Dieu habitait et mourut. Le Saint Père Pie X s'intéressait beau¬coup de ces fouilles parce qu'il avait l'intention de procla¬mer le dogme de l'Assomption de la B. V. Marie. Rosalie Püt s'était tout particulièrement imposée pour cette tombe de la Très Ste Vierge, parce qu'on pensait pouvoir accélérer la prononciation du dogme par sa découverte. Pour cette raison Pie X envoya parfois des députés à Rosalie, par exemple le Cardinal van Rossum, le Prélat Baumgarten et le recteur Bäumer. De cette manière, le recteur Bäumer entra en relation avec les Lazaristes de Smyrne et Mgr Baumgarten.
Après avoir pris connaissance de l'affaire de Mirebeau par ma mère, recteur Bäumer conféra avec les [frères]Alexiens et le Prélat Baumgarten. Ceux-ci lui conseillèrent de se convaincre personnellement des faits de Mirebeau. […] Par ordre du Saint Siège, Mgr Baumgarten, comme expert, avait à régler quelque chose dans les archives de Poitiers en 1914. A cette occasion il alla voir incognito l'Abbé Vachère à Mirebeau. Peu de temps après il raconta les impressions de cette visite dans la susdite lettre du 15 mars 1914 au Frère Provincial des Alexiens. [Voir ci-après…]

En 1942 j'ai fait visite à Prélat Baum¬garten à Neuötting en Bavière où il vivait en repos et où j'avais justement à faire quelque chose. Il se réjouit de me voir en me disant qu'il n'aurait jamais pensé parler encore de Mirebeau avec quelqu'un. Voilà pourquoi il répondit tout disposé à mes questions.
Je lui demandai […] pourquoi le Saint Père n'avait pas empêché l'excommunication et s’était fait influencer par le côté adverse. Il répondit qu'il avait très bien connu le Pape ; qu'il avait été un homme entêté dans le bon sens du mot, [mais] qui ne pouvait pas intervenir dans un procès encore en traitement.
(Si je me souviens bien, Pie X aspira alors à une réforme du clergé et des Congrégations, mais il subit une forte résistance. Beaucoup de personnes désiraient avoir le Cardinal Rampolla comme successeur de Léon XIII, qui leur plaisait mieux que le simple et modeste Pie X, avec ses réformes religieuses. Pour cette raison, le Saint Père se sentit peut-être particulièrement empêché d'intervenir dans le ressort du puissant Rampolla. De plus, peu de temps après la pro-nonciation de l'excommunication (22 avril 14) la guerre mondiale éclata, qui fit échouer toute tentative de la part française ou allemande de s'occuper de la défense [de l’abbé Vachère] et peu de temps après, le commencement de la guerre, Pie X mourut.
Alors je lui demandai: « Etes-vous d'avis que l'Abbé Va¬chère fut très mal traité de la part de l'Eglise? » Il me répondit: « C'est tout-à-fait possible! »
Je disais que je ne pouvais pas comprendre la prononciation de l'excommunication, [mesure] d'une telle portée, sans avoir auparavant examiné l'accusé et lui avoir donné la possibilité de sa défense, et sans l’audition des témoins ! L'excommunication d'un prêtre jusqu'alors irréprochable est pire que l'arrêt de mort pour un citoyen civil innocent. Le droit civil donne la possibilité, en cas d'un procès fautif, de citer les plus hautes instances à réviser ce juge¬ment, en collaboration avec l'accusé, les témoins et les avocats Ainsi procèdent les tribunaux civils ; alors le tribunal de l'Eglise, en se disant "Saint," devait donner encore une plus grande pos¬sibilité d’éviter une injustice par un procès défectueux, et [si une sentence injuste avait été] prononcée, de la réparer. Le prélat Baumgarten répondit que j'avais raison, que cela se¬rait possible dans chaque tribunal civil, et seulement impossible au Saint Office. Celui-ci ne traite jamais avec l'accusé et ne lui donne jamais la possibilité de se défendre. Il est la suprême instance, sans aucune possibilité d'appel. Je dis qu'alors le Saint Office, resté dans l'absolu¬tisme, était moins saint qu'aucun tribunal civil, et qu'il était donc extrêmement nécessaire de couper cette queue [du passé] qui provoquait tant de malheur. Sans quoi l'Eglise, en tant qu’autorisée par Dieu, n'aurait pas le droit d’appeler les Etats du monde à observer l'ordre voulu de Dieu.
Je continuai en lui demandant quelle était la voie que nous pouvions prendre pour obtenir une enquête sur cette affaire. Il répondit : « Je n'en vois aucune. Un miracle serait nécessaire... Pourtant la seule voie que l'on devrait prendre serait la suivante : c'est l'Evêque de Poitiers qui a donné lieu à l'ex¬communication de l'Abbé Vachère par le Saint Office. Son succes¬seur devait proposer la demande de sa levée. (La prononciation de l'excommunication ayant été divulguée officiellement dans tout le monde en 1914, elle devait de même façon être annulée publique-ment). Autrement il serait impossible de faire une nouvelle enquête sur ce cas.
Beaucoup de prêtres et de laïcs ont cru aux miracles et à l'innocence de l'Abbé Vachère. Après l'hostilité de l'Evêque et particulièrement après l'excommunication il se sont retirés tout en sachant le contraire, parce qu'ils ne pouvaient pas croi¬re que l'Eglise pouvait rendre un jugement faux. Pour cela, les laïcs qui s'intéressaient à peine à l'Eglise la défendirent presque comme des protecteurs, contraints par la conduite de ceux qui doutaient de la justice de l'excommunication [mais ne faisaient rien]. Pour l'Eglise il n'y a pas d'autre voie que d'examiner la cause si elle veut main¬tenir sa réputation.
Mais une enquête exacte ne pourra pas être faite si l'excommunication n'est pas encore levée. Ce n’est qu’après l'annulation de l'excommunication que l’on pourra engager des té¬moins à se prononcer. Ici, il ne s'agit pas seulement de la per¬sonne de l'Abbé Vachère, de son obéissance et sa loyauté, mais aussi des miracles qui se sont passés dans un tel degré et une telle intensité qu’on n’en a jamais rencontrés dans l'his¬toire du monde. Ils sont mentionnés dans le dictionnaire "Lexikon für Théologie und Kirche, Herder 1937, 1ère éd. V. VII. p. 208 dans l'article "Mirebeau-en-Poitou". L’abbé Vachère lui-même a supporté pour la vérité des miracles la plus grave excommunication, avec toutes ses conséquences. Seules les personnes qui les ont éprouvées avec lui peuvent les comprendre!
Ce ne sont pas seulement les miraculeuses effusions de sang sur des images qui ont eu lieu pendant dix années, mais aussi 19 miracles du Très-Saint Sacrement, après la consécration du pain. Donc chaque personne consciencieuse se dira nécessaire¬ment qu'il s'agit ici d'une intervention extraordinaire de la part de Dieu pour avertir les hommes, puisque ces miracles on lieu malgré l'interdiction de l'Evêque. »
Aujourd'hui, après deux guer¬res mondiales et la fin du Concile, chacun connaît les angoisses du Pape au sujet de la conservation de toute l'humanité, de l'o¬béissance des prêtres, de leur foi à la résurrection de Jésus Christ et à sa présence permanente sous les espèces du Très Saint Sacrement. Dieu a promis de rester auprès de son Eglise jusqu'à la fin du monde. Il a employé des moyens surmontant toute compré¬hension, tant pendant l'Ancien Testament que maintenant dans le Nouveau, afin de rappeler les hommes à l'ordre de Dieu. C'est son mystère. Il est le souverain ne devant exiger la permission de qui se soit. L'histoire en donne les preuves. Pendant sa vie terrestre, il a parlé aux hommes en paraboles afin de se faire comprendre mieux. Aujourd'hui on parle partout aux hommes en images. Mais à Mirebeau le langage de Dieu moyennant les images est d'une gravité sanglante…
En souvenir de ma mémorable visite, Mgr Baumgarten me donna un de ses livres où il décrit ses Souvenirs Romains. […]

Il y a tant de circonstances providentielles dans l'af¬faire de Mirebeau dont les autorités de l'Eglise n'ont eu aucune idée parce qu'elles cherchaient à empêcher le cours des miracles. Il est nécessaire que les autorités de l'Eglise sachent cette multitude des faits avant et après l'excommunication, afin de pou¬voir former un jugement juste et impartial. Il est donc nécessaire de nommer une commission de prê¬tres et laïcs religieux, de savants et experts qui s’occupent de la cause en profond respect, sincérité et estime mutuelle.
Après le Concile, les opinions de la plupart des prêtres et laïcs ont changé [d’avis] quand à l'infaillibilité de l'Eglise. Aujourd'hui, on sait distinguer entre bureaucratie et juridiction ecclésiastique ayant besoin de réforme, et infaillibilité de l'Eglise quand le Pape, après une prière insistante, la plus forte réflexion et le consentement de la plupart des évêques, sous la direction spécia¬le du St Esprit, prononce un dogme obligeant tous les catholiques. En ce qui concerne toutes les autres questions, les représentants de l'Eglise et même le Pape peuvent se tromper, se¬lon les preuves qu’en donne l'histoire de l'Eglise.
Conformément à cette connaissance actuelle, plusieurs jugements fautifs sont déjà an-noncés à Rome comme sujets à nouvelle enquête. Beaucoup de fidèles de toute profession seraient très contents si l'Evêché de Poi¬tiers entreprenait aussi des démarches à Rome, auprès de la Sacré Con¬grégation pour la Doctrine de Foi.
Les amis du Sacré-Coeur de Mirebeau prient instamment le Saint Esprit qu’il veuille inspirer Votre Excellence de mener cette Cause à bonne fin.
Votre très dévouée,
M. Hillker »

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