Monseigneur HUMBRECHT

On ne connait pas grand chose sur cet Evêque de Poitiers, mis à part qu'avant de devenir Prêtre, durant la guerre franco-prussienne il aurait coupé les fils télégraphiques de l'armée allemande et du en l'occurrence se réfugier à Suarce.
Concernant le diocèse de Poitiers, le 1er septembre 1911 il est nommé par le pape Pie X évêque de Poitiers. et sacré évêque le mois suivant par Mgr Gauthey à Besançon.
Il fait son entrée à Poitiers le mercredi 15 novembre 1913. Son ministère à Poitiers dure moins de 7 ans puisque le 14 septembre 1918 il est nommé au siège archiépiscopal de Besançon en remplacement de Mgr Gauthey, décédé deux mois plus tôt.
Cet Evêque est surtout connu pour son opposition farouche contre l'Abbé Vachère et les faits inexpliqués et miraculeux de MIREBEAU (Sang sur les Tableaux du Sacré Cœur et Hosties consacrées) et aussi par des querelles entretenues avec un journal de Poitiers "L'Avenir de la Vienne". Disons qu'à Poitiers, son passage aura été marqué par la persistance de divisions, querelles et affrontements entre citoyens poitevins croyants ou pas.
Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous avaient fait vivre "Poitiers en 1914", il y a cent ans, la guerre entre l'évêque et L'Avenir de la Vienne dans un article de Centre Presse repris sur ce site
https://www.centre-presse.fr/article-287433-l-eveque-condamne-l-avenir.html#prettyPhoto
Mgr HUMBRECHT y condamnait un journal "l'Avenir" en menaçant tout lecteur de le lire : "sous peine de péché grave, le journal ne pourra être ni acheté, ni vendu, ni lu...."
L'Avenir assure qu'il n'avait rien à se reprocher, « ni une raillerie déplacée, ni surtout une injure faite aux convictions religieuses de qui que ce soit. Ici, autant qu'ailleurs, plus qu'à l'évêché certainement, nous respectons toute conviction sincère ».
Pour alimenter la polémique, d'autres citoyens et catholiques soutiennent l'Evêque en disant que le journal républicain épie chaque phrase, chaque mot prononcé par l'évêque ou un curé, pour les critiquer et parfois les tourner en dérision....
Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin mettent exergue que "Les querelles entre la République et l'Église catholique sont loin d'être apaisées à la veille de la Première Guerre mondiale."
La réponse cinglante du journal condamné aux accusations et menaces de l'Evêque fait entrevoir un jugement sévère sur certaines caractéristiques du Personnage :
« Sous sa carapace, écrit le journal, cet homme violent ne craint pas le ridicule. Le singe du cardinal Pie (à la tête du diocèse de 1849 à 1880) se figure qu'il suffit, tous les matins, de contempler ce buste pour ressembler à cet évêque poitevin. Mgr Humbrecht en a la taille et les muscles; mais la cervelle, point. Après Napoléon le Grand, Napoléon le Petit, a dit Victor Hugo. Après Mgr Pie, disons-nous, voici Humbrechicule.
C'est du reste, en se gaussant de lui ou en témoignant beaucoup de pitié pour ce prélat enflé, mais vide, que les catholiques eux-mêmes considèrent les évolutions grotesques, les violences calculées auxquelles il se livre pour gagner son chapeau de cardinal ou son archevêché. Si la médiocrité la plus notoire, l'arrivisme le plus aigu plaisent à Rome, nous serons vite débarrassés de ce prélat qui est la risée des fidèles ».