Chronologie des faits miraculeux
Compte rendu des prodiges de Mirebeau
De 1906 à 1911, jamais cette image n’avait donné aucun signe extraordinaire.
Le 8 septembre 1911 : deux effusions.
Vers 6h30 du matin, au moment de monter à l’autel, j’aperçus sur le front de l’image des tâches d’un rouge noir.
J’approchais l’image et je constatais trois taches de sang et de plus le visage baigné de larmes. J’appelais les personnes de ma maison qui constatèrent le fait. Le soir du même jour, vers trois heures, en présence d’une personne amie qui arrivait de Lourdes, les trois taches se liquéfièrent : quatre personnes furent témoins de ce nouveau phénomène que rien ne pouvait expliquer.
Le dimanche 10 septembre, vers six heures du matin, ma maison[ée] et moi remarquons sur le front à gauche et au milieu de nouvelles blessures d’où s’échappait un sens liquide.
Le lundi 11 septembre, vers la même heure, sur le front à gauche, à la naissance des cheveux, une autre plaie s’était formée, le sang jaillissait comme d’une petite source.
Le 13 septembre, mercredi, vers trois heures du soir, un enfant de quatorze ans qui gardaient ma maison, remarquait un jaillissement de sang, ce dont il m’informa à mon arrivée. En effet, le front était couvert de nombreuses blessures d’où jaillissait un sang vermeil qui resta liquide environ trois heures. La couronne d’épines, dès ce jour-là, fut nettement formée. Déjà le bruit de cette merveille s’était répandu et comme ce jour-là était jour de marché à Mirebeau, une foule descendit nombreuse pour contempler le prodige.
Le 14 septembre jeudi, fête de l’exaltation de la Croix, vers dix heures du matin, quatre personnes étrangères, ayant demandé à prier dans la chapelle, virent le cœur s’ouvrir pour la première fois, par une large blessure à droite d’où s’échappait une large traînée de sang. En même temps, toutes les plaies du front se rouvraient et laissaient couler du sang.
Le 15 septembre, vendredi, vers 2h45, les mains commencèrent à laisser jaillir du sang et en même temps le front et le cœur, dont la plaie s’était élargie, laisser couler un sang vermeil. La chapelle était remplie de personnes venues de tous côtés. Tous tombèrent à genoux et faire amende honorable au cœur de Jésus.
Le 16 septembre les plaies se rouvrirent à nouveau.
Le 17 septembre, dimanche, les plaies du front augmentèrent au point de former comme un bandeau de sang. Une remarque à sa place ici. Quand le sang jaillissait, c’était toujours sous le sang coagulé. De plus, le sang coagulé restait toujours vermeil.
Ce jour-là, dimanche, il passa dans la petite chapelle plus de trois cents personnes qui toutes s’en retournèrent émues, et toutes ayant prié. À la remarque de plusieurs, il s’étendait surtout ce pays une atmosphère de douce paix et de bonheur que l’on pouvait définir.
Une seconde remarque doit être faite, c’est que le sang coulait en enlacement, formant au cœur une seconde couronne d’épines. Le phénomène fut constaté par tous les visiteurs.
Le 18 septembre, lundi, vers onze heures du matin, sa tête se couvrit de sang. Le cœur en fut inondé et les mains se remplirent également de sang comme jamais précédemment.
Le 20 septembre, mercredi, jour de l’insulte au Vicaire de Jésus-Christ, une plaie large comme une pièce de cinq francs, paraissait, vers 3h45, à la partie supérieure de la joue gauche est jaillissait pendant plus de trois heures devant plus de cinquante personnes priant et pleurant. C’était jour de marché et jusqu’à sept heures du soir les hommes et les femmes ne cessèrent de visiter la Sainte Image. De plus, toutes les plaies s’étaient rouvertes et laissaient échapper du sang. Beaucoup emportèrent de ce sang sur des mouchoirs. De chaque côté du cœur s’allongeait des gouttes de liquide.
Le 21 septembre, jeudi, une nouvelle plaie s’ouvrit au-dessus de l’œil droit et le sang coulait jusqu’au bas de la figure.
Le 22 septembre, vendredi, vers trois heures, de nombreuses gouttes de sang perlaient sur la chevelure et sur la paupière de l’œil droit, tandis que sous ce rouvraient toutes les autres plaies. À cette époque, les automobiles, les trains, les voitures particulières amenaient les visiteurs. Il est à remarquer qu’aucun journal n’avait fait mention du fait.
Le 24 septembre, dimanche, deux effusions, jour où la Franc-Maçonnerie hurlait, dans Rome, contre le doux et saint Pie X, vers minuit et demi, la Sainte Image laissait échapper du front, du cœur et des mains, de longues traînées de sang dans les unes arrivaient jusqu’au bas du tableau. Ce jour là encore les visiteurs ne cessèrent d’affluer.
Les 25, 26, 27 et 28 septembre, les effusions furent très fréquentes et les modifications ne cessèrent de se produire. La Sainte Image depuis le 8 septembre avait pris des expressions de tristesse facile à constater, par lesdits photographies prises aux différentes époques. Le regard qui, sur la Sainte Image était portée en haut, dans l’extase de la prière, s’est baissé et regarde en face avec une expression douloureuse qui faisait qu’on ne pouvait se retirer. Les visiteurs nombreux, que je ne suis pas allée chercher, constatèrent à l’unanimité ce phénomène de transformation, dans l’expression du visage de la Sainte Image.
Le 29 septembre, j’étais absent de chez moi. J’étais allée prêcher dans un diocèse voisin, le triduum du Rosaire. Devant 4 personnes qui étaient allées supplier ma cousine, Mademoiselle Philipot, de descendre à ma maison pour leur en ouvrir la porte, la Sainte Image laissa couler beaucoup de sang, comme en témoigne la lettre que m’a adressée ma cousine, quelques jours après :
« Mirebeau 2 octobre 1911. Vendredi vers trois heures a eu lieu une grande effusion de sang, le front n’était qu’une plaie et de grosses gouttes ont découlé jusque dans le droit, puis une longue goutte à droite du cœur et à la main droite une longueur descendait jusqu’au bord du cadre. J’étais atterrée en arrivant en face de cette douloureuse image et quatre personnes ont vu également la chose. L’abbé Girard s’est arrêté ce matin en passant et m’a donné de tes nouvelles, tu ne sais pas au juste comment tu reviendras jeudi… »
Aucune manifestation ne se produisit le premier vendredi du mois.
Le 7 octobre, samedi, une nouvelle effusion de sang se produisit vers deux ou trois heures de l’après-midi. J’étais allée, dans une petite paroisse voisine, aider un confrère. Le soir, à mon retour, on m’apprit la chose dont quatre ou cinq personnes avaient été les heureux témoins
Est-il utile de dire que les nombreux visiteurs ne me trouvant pas chez moi, montait supplier ma cousine Mademoiselle Philipot à sa maison de commerce, de vouloir bien l’ouvrir la porte. C’est ainsi que plusieurs manifestations, qui seraient restées inconnues, se produisirent devant ces personnes qui arrivaient à l’improviste.
Le 8 octobre dimanche (deux effusions.) Toutes les plaies se rouvrirent et une traînée de sang, découlant du front à gauche, arriva jusqu’à la paupière supérieure, pour ensuite tomber sur le bord de l’inférieure sans toucher l’œil.
Ce jour-là, comme d’habitude, la maison fut remplie de visiteurs, qui tous, malgré la défense du gardien que j’avais placé dans la chapelle, voulaient toucher, examiner la Sainte Image et emporter du sang. La plaie de la joue gauche augmenta et laissa suinter du sang, pendant près de trois heures. Une nouvelle coulée se produisit à la main droite, le cœur se couvrit abondamment de sang, au point de faire disparaître complètement les gouttes simulées par l’artiste sur la Sainte Image.
Ce jour-là encore, le visage garda toute la journée une grande expression de tristesse. Le matin un homme de Champigny-le-Sec, étant venu visiter la Sainte Image, fut pris de faiblesse, ne pouvant soutenir une telle vue.
Le 9 octobre, lundi. Une famille de Richelieu et de Nantes, [de] Monsieur Lesage, arriva à Mirebeau accompagné de Monsieur Viau, doyen de Richelieu. Le conducteur de l’automobile de cette famille remarqua, avant nous, que toutes les plaies se liquéfiaient, et bientôt nous vîmes le sang couler en abondance. Une longue traînée de sang partie du front traversa tout le visage jusqu’au bord du col du manteau, tandis que de tous côtés découlait du sang en abondance. De plus, de la blessure à la naissance des cheveux à gauche, tombait une goutte de sang venant également jusqu’au bord du manteau. Sept personnes furent témoin de ce phénomène et tous emportèrent du sang sur des linges. Ce même jour, il sortit du cœur à droite et du front de gros cailloux ressemblant à de la chair meurtrie.
Le 10 et le 11 il y eu de nouvelles effusions de sang, ne modifiant guère l’aspect général de la Sainte Image.
Le jeudi 12, vers midi, le sang recommença couler et il était encore liquide quand, vers deux heures, s’arrêta à ma porte une automobile dont descendirent Sa Grandeur Mgr Renou, archevêque de Tours, son vicaire général Mgr Rimbaud, l’abbé Viau, doyen de Richelieu, Madame Maurice et le docteur Maurice qui conduisait l’automobile. Après eux arrivaient Monsieur le curé de Bray sous Faye (Indre-et-Loire).
Tous examinèrent attentivement la Sainte Image, la retournèrent en tous sens et au départ, sans mon autorisation, le docteur Maurice profita de ma présence au salon pour gratter le sang de la blessure à la joue gauche et [de] celle de la main droite. Il voulait, me dit-il, en faire l’analyse qui démontra, aux dires de Monsieur Charbonneau, pharmacien à Richelieu, et de celui du Docteur Leblanc, également à Richelieu, que c’était vraiment du sang.
Je dois signaler ici un fait qui peut paraître inutile. Le docteur Maurice avait une pelisse de fourrure, de même que beaucoup de ceux qui manièrent la Sainte Image.
Tous repartirent heureux et bénissant Dieu de cette manifestation.
[Retour sur le 12 octobre]
Je dois placer ici un fait qui a eu lieu le 12 octobre. Le docteur Maurice en enlevant ce sang dont j’ai déjà parlé, détruisit, dans la main gauche, une vraie curiosité : le sang en se coagulant avait formé une vraie couronne d’épines. Mes augustes visiteurs était à peine partis que le sang jaillissait à nouveau et recouvrait les parties grattées.
Ce jour-là se place deux faits plus étranges et que je pourrais qualifier de miraculeux.
1° le matin, à la sainte Messe, l’hostie sainte se tacha de sang, comme entre chair et peau.
2° vers 11h30, la Sainte Image entrouvrait ses lèvres, et parlait pour laisser échapper des plaintes amères, dont je parle dans un autre rapport spécial.
De nombreux visiteurs accoururent de tous côtés, au point qu’on se demandait d’où venait tout ce monde.
Les traces récentes des larmes, dont l’une, en passant sur des coulées de sang, s’était teintée et était venue tomber sur le manteau, émotionnaient tout le monde.
Le vendredi 13 : 2 effusions. Monsieur le curé de Bray avec de nombreux ecclésiastiques furent témoins de la liquéfaction du sang et plusieurs d’entre eux en emportèrent sur des linges. Ce jour même, il vint de Richelieu huit personnes qui également emportèrent du sang sur des linges.
Le 14 octobre, samedi, beaucoup de visiteurs vinrent pour contempler le phénomène.
Le 15 octobre, dimanche, il descendit, de la plaie de la joue gauche, une longue traînée de sang qui tomba sur le cœur et rejaillit à côté pour aller ensuite jusque sur le manteau. Plusieurs traînées descendirent du front sur les yeux. Le cœur qui baignait dans le sens laissa, ainsi que la main gauche, échapper de longues et fortes traînées de sang. La plaie de l’œil droit s’accentua et laissa tomber une goutte de sang sur le manteau.
Le 16 octobre, lundi, pendant la sainte messe, la Sainte Image versa des larmes en abondance, au point que les personnes présentes s’approchèrent de l’autel pour le voir couler. Vers deux heures, toutes les plaies se rouvrirent et du front il descendit une coulée qui traversa le visage. Du cœur il sortit plusieurs coulées de sens qui se confondirent, pour se séparer en arrivant sur le manteau.
Le sang coagulé était augmenté dans la main gauche, qui par moments, semblait s’étendre, et sous ce sang coagulé jaillissait une longue traînée de sang, tombant presque sur le cadre. Une foule nombreuse vingt ce jour-là et une Irlandaise du château de Richelieu, malgré ma défense et celle de Madame Heine, fit toucher un petit sac de voyage de médaille, d’images, de chapelets, de scapulaires, etc.
[Début ce même 16 octobre des phénomènes eucharistiques et des locutions du Christ. Cfr. compte-rendu du 19 octobre.]
Le 17 octobre, mardi, j’étais absent de chez moi, le matin, quand plusieurs personnes, venues pour visiter, constatèrent vers dix heures le sang coulant à trois endroits du cœur et une quatrième coulée s’échappait de la main gauche. Je constatai la chose à mon retour et ce jour-là, le sang reste un liquide jusque vers deux heures de l’après-midi. Le matin, la Sainte Image avait versé des larmes et vers deux heures de l’après-midi, ses lèvres s’entrouvraient pour parler.
Le 18 octobre, mercredi, la Sainte Image pleura abondamment et vers 11h30 du matin, également en mon absence, le sang s’échappa des plaies des deux mains, de la joue gauche et de la tempe droite, comme le constatèrent [de] nombreux visiteurs, car c’était jour de marché. Le sang ce jour-là fut plus abondant que la veille, mais était coagulé, dès une heure de l’après-midi.
Le 19 octobre, jeudi, je reçus notification d’une ordonnance prise par Mgr Humbrecht, après une lettre que je lui avais adressée, me prescrivant d’avoir à porter immédiatement aussi au grand séminaire « le tableau en question ». Je partis aussitôt, on me donna un reçu, mais on se garda de mettre la Sainte Image sous scellés.
[prodiges eucharistique, 16 et 23 octobre]
Rien d’anormal ne se produisit les jours suivants, si ce n’est par avance le 16 octobre et ensuite le vingt-trois, jour où dans quelques églises on célèbre la fête du saint rédempteur, l’hostie du prêtre laissa échapper une longue goutte de sang au moment où le prêtre bénit la divine victime : «Hostiam puram, Hostiam sanctam, Hostiam immaculatam ».
Je poussais une exclamation qui fit approcher les trois personnes présentes. Comme moi, elles constatèrent une tache de sang vermeil qui resta liquide de 7h15 à 9h45.
J’avais sur le corporal six petites hosties et une plus grande pour la communion des personnes présentes, et pour la sainte réserve qui m’avait été accordée par le pape Pie X lors d’une audience le 17 septembre 1905. Sans hésitation, je pris l’hostie de la sainte réserve pour laisser au Saint Sacrifice son intégrité. Le curé de Saint André, que j’étais allé prévenir, peut dire s’il se rappelle avoir vu sur l’autel la lunule destinée à la sainte réserve. À ce sujet, il m’en demanda en riant si je donnais le salut [du St Sacrement]? Je lui montrais la petite monstrance d’or que je possède.
Le premier phénomène eucharistique s’était produit le 16 octobre, l’hostie s’était tachée de sang, mais sans effusion. Comme je n’avais aucune notion théologique à ce sujet et que rien de répugnant n’existait, je consommais la divine hostie, fort troublé et je me consultais. [Résultat en note]
C’est cette décision qui me guida le 23 octobre et le 2 novembre, au memento des morts. Ce jour-là, je recommençais l’offertoire et la consécration et ainsi je gardais ces deux hosties, sur lesquelles le sang resta vivant et bouillonnant la première fois de 7h15 à dix heures moins un quart, la seconde de sept heures à 10h30.
L’évêque m’ayant ordonné de consommer ces hosties, je n’hésitai pas à le faire le 1er décembre. L’hostie [s’]était tachée en deux endroits au moment du Pater. Je ne recommençais pas la consécration, je la consommais avec regret, je l’avoue.
Plusieurs prêtres et quelques fidèles, mis au courant du merveilleux événement, me demandèrent à adorer et à contempler les hosties conservées, le sang était encore vermeil.
La deuxième fois, le 23 octobre, le sang avait transpercé le corporal et un peu, presque imperceptible[ment], la nappe d’autel.
La voix du Bon Maître se fit entendre à nouveau la troisième fois, le 2 novembre, pour se plaindre et me donner une mission, ce qui fut renouvelé bien des fois depuis ce jour.
Le sang avait jailli plus abondant et transperça en trois endroits le corporal, puis la nappe d’autel.
Le tout est consigné dans un document à part.
[L’abbé Vachère reçoit alors le premier décret de son évêque.]
Je transcris donc la première ordonnance : « Besançon, le 17 octobre 1911. J’ordonne que le tableau en question soit immédiatement remis entre les mains de Monsieur le supérieur du grand séminaire, pour y être mis sous scellés et surveillés. Il restera là en observation jusqu’à nouvel ordre. »
Sans aucune crainte, je portais le tableau, mais que l’on se garda bien de mettre sous scellés, pourquoi ?
Aujourd’hui, on vient me dire que l’on a trouvé des poils de pinceau et que c’est une supercherie. [La réponse à l’objection est reportée en note]
Le 15 décembre la Sainte Image me fut rendue et avec défense de la montrer à qui que ce soit, sous peine de suspens a divinis ipso facto, au grand chagrin des âmes qui venaient prier devant elle pour elles-mêmes et pour les pauvres pécheurs.
Depuis ce temps-là, c’est-à-dire à partir du 16 décembre, les mêmes phénomènes se sont reproduits plus intenses et de plus longue durée, puisque le sang est resté liquide jusqu’à onze heures de temps sur la Sainte Image.
Les larmes n’ont pas cessé de jaillir des yeux jusqu’au manteau.
Des incrédules ont constaté ce phénomène douloureux et plusieurs d’entre eux sont rentrés en eux-mêmes et reviennent doucement à Dieu.
Sans crainte de blesser la charité et la justice, j’ose affirmer qu’au grand séminaire les phénomènes sanglants se sont reproduits, j’en ai la preuve dans la dernière photographie prise avant le départ de la Sainte Image.
Elle n’est plus dans la petite chapelle, on me l’a défendu, et cependant les larmes et le sang coule fréquemment.
Le 30 décembre [1911], le sang est resté liquide onze heures de temps.
1912
L’effusion de sang fut abondante ainsi que les larmes le 21 janvier 1912. Une dizaine de petits linges, placés sur les bords du cadre, sur les gouttes de sang qui tombait du front, du cœur et des mains.
Le sang resta liquide de onze heures du matin à neuf heures du lendemain matin. Je pris moi-même de photographie le 5 janvier et le vingt-cinq du même mois. Depuis le 4 février, il n’eut aucune effusion.
Ce que l’on peut constater, c’est la grande tristesse et la pâleur du visage. Les yeux sont devenus plus fixes et la maigreur s’accentue. Ce matin, une personne de Paris m’annonçait la guérison d’un jeune enfant de trois ans. Beaucoup de malades ressentent de l’amélioration dans leur souffrance, par l’application de linges teintés de sang ou ayant touché la Sainte Image.
Des religieuses visitandines établies à Massa, Italie, ont demandé la protection de la Sainte Image et elles ont été exaucées et secourues le deuxième jour, et l’une d’elle écrivait : « nos affaires vont bien, très bien, demande, chère amie, à ce prêtre de célébrer une messe d’action de grâces. »
Le 28 janvier, le 4 février, le 18, le 20, le 23 du même mois, le sang coula abondamment et me permit d’en recueillir sur des petits linges.
Le 10 mars, le sang coula si abondamment que je pus en tacher quarante-trois petits morceaux de linge.
Il y eut également des effusions le 14 mars, mais celles du 26, du 27, du 29 et du 30 mars furent remarquables et impressionnantes, au-delà de tout ce que l’on peut dire.
19 mars 1912 « Il y a dimanche huit jours la Sainte Image a versé du sang pendant 11 heures de temps. J'ai pu recueillir 43 morceaux de linge teintés de sang. C'est une vraie moisson qui ne suffirait pas si j'en donnais à tous ceux qui en réclament. A quand la fin de ces manifestations sanglantes preuves de l'amour du Bon Maître pour ses enfants qui ne veulent en tenir aucun compte ? »
Du 26 au 30 inclusivement, le sang ne cessa de couler sur une largeur de plus d’un centimètre, au point qu’il me fallut placer la Sainte Image horizontalement.
Le 30, il sortit une traînée de sang avec une très grande violence, s’élançant presque horizontalement.
Ce jour-là, le censure fut tellement abondant, qu’en dehors des larges morceaux de linges teintés de sang et du coton, (il en reste en bas des preuves,) qui m’ont servi à étancher le sang, j’ai pu recueillir une petite fiole. Pour cela je me suis servi d’une barbe de plume.
Pendant cette période, le sang coula noir et abondant. Pendant cent vingt heures donc, le sang ne cessa de couler comme jamais cela n’était arrivé. Des larmes grosses et serrées tombaient des yeux de la Sainte Image.
Ah ! Si les pécheurs voyaient ce spectacle attendrissant, que de conversion en résulterait !
Tous avaient constaté, pendant la période que l’on pût visiter la Sainte Image, qu’il régnait dans tout le pays une paix, un calme dont tout le monde se rendait compte.
L’enfer ayant triomphé, le mal reprit son cours, mais avec plus de violence et d’horreur.
Cœur de Jésus, sauvez-nous en sortant de cette prison où la malveillance vous tient enfermé ! Montrez à tous votre amour pénitent, et attirez tous les pécheurs à vous !
Que s’est-il passé pendant la semaine sainte ? Je n’en sais rien, j’étais absent de chez moi. À mon retour, je puis constater que les taches de sang étaient plus larges et plus épaisses.
Une nouvelle manifestation dans le même sens a eu lieu le mardi 23 et le mercredi 24 avril.
Le soir du 23, une manifestation maçonnique avait lieu dans cette malheureuse population de Mirebeau à l’occasion d’un enterrement civil. Les femmes à la communion fréquente ne craignirent pas, non seulement d’assister à ce spectacle impie, mais elles portèrent des bouquets et des couronnes auprès des restes de ce misérable. Les discours les plus impies furent prononcées le mercredi, le sang fut tellement abondant que je pus recueillir une nouvelle petite fiole, ce qui nous en fait deux de ce sang mystérieux.
Quand les pécheurs entendront-t-il à voix mystérieuse qui les appelle à la pénitence ?
Les larmes furent vues par trois témoins qui s’introduisirent, à mon insu, dans la chambre où est séquestrée la Sainte Image. Les personnes ont spontanément donné leur attestation, après m’avoir dit ce qu’elles avaient fait et vu. Je demande au Bon Maître de cesser ces manifestations qui ne peuvent être vues, après la défense de l’évêque de Poitiers. Cependant je dois à la vérité de dire que la parole du Bon Maître : « je veux que ces manifestations de mon amour soient connues et vu de tous » [s’accomplit]. Plus que jamais on s’entretient à Mirebeau et ailleurs des manifestations qui n’ont pas cessé depuis le 8 septembre 1911.
Le Canada, soit à Montréal, soit à sainte Rose du Lac, Manitoba, a déjà accompli les paroles du Bon Maître par rapport à l’heure sainte. De tous côtés, on demande des renseignements. Tous veulent entendre parler de cette manifestation unique dans l’histoire du surnaturel.
On reconnaît, a dit notre Seigneur, un arbre à ses fruits. La paix revient dans les familles troublées, les pauvres désespérés sont soulagés, la santé rendue aux malades, la prière et la réparation éclatet spontanément de tous côtés ; tous sont émerveillés et demandent qu’on leur rende la permission de venir s’agenouiller devant ce témoignage la bonté et de la miséricorde de Dieu, qui nous avertit avant de nous châtier.
Le sang a coulé sur la Sainte Image jusqu’au vingt-quatre 24 mai inclusivement.
Le 27 mai, après la consécration, au moment où le prêtre bénit la divine adorable victime, il se produisit une longue égratignure sanglante laissant échapper des gouttelettes de sang. La plaie s’élargit et le sang coula de la divine hostie sur le corporal. Il était 7h15 environ. Je n’hésitai pas à me faire apporter une autre hostie car le sang coulait et coula devant quatre témoins jusqu’à quatre heures du soir.
En présence de ce nouveau phénomène, je glissais deux petites pailles sous la divine hostie pour l’empêcher de prendre au corporal et le lendemain matin l’une d’elle était encore humide de sang.
Nous avons eu la guérison d’un jeune homme de vingt-deux ans frappé dans sa raison et dans sa vie, après trois neuvaines simultanées, faites le matin par les femmes à la sainte messe, le soir par les hommes, et la nuit par les membres de la famille. Le neuvième jour de la neuvaine faite en l’honneur du Sacré-Cœur sanglant, le jeune homme terminait le soir à l’église, la neuvaine faite pour sa guérison.
Trois fois pendant la semaine de la passion, le précieux sang du calice présenta le goût, l’odeur, la couleur et la chaleur du sang. […]
Deux prêtres, Monsieur le curé de Marigny Marmande, Indre-et-Loire archidiocèse de Tours, et Monsieur le curé de Vellèche[s], diocèse de Poitiers, étant venus me demander l’hospitalité, je les conduisis à la chapelle, il était environ 9h30, ils constatèrent que le sang coulait encore. Vers trois heures de l’après-midi ces Messieurs demandèrent à aller adorer la divine hostie, ils constatèrent à nouveau que le sang était encore liquide. Il en fut de même jusqu’au lendemain matin sept heures.
J’avais glissé, sous la divine hostie, deux petites pailles, pour l’empêcher de prendre corporal ; ce que je ne pus obtenir ; quand je voulus les retirer, l’une d’elle était encore humide de sang, j’ai dû m’essuyer les doigts au corporal.
Pendant mon voyage à Rome, les personnes de ma maison crurent remarquer les effusions de sang sur la Sainte Image.
Le 5, premier vendredi de juillet, ayant voulu constater l’état de conservation de la divine hostie, trois personnes de ma maison, Mademoiselle E. Philipot, Mademoiselle Jul[iette] Giboureau, Mr Raymond Noazet et moi, constatâmes que le sang découlait de la divine hostie dans la lunule et formait une large tâche sanglante, sans faire disparaître la première, prenant presque la moitié de la sainte Hostie.
Le 6 juillet, de neuf heures du matin à dix heures du soir, la Sainte Image se couvrit de sang, comme une personne vivante pourrait en répandre.
Ne voulant plus toucher à la Sainte Image en apposant des linges, je me décidais cependant vers le soir à recueillir, dans une fiole, un peu de sang.
Il s’était formé une nouvelle plaie au cou, près du manteau, côté droit. Le jet de sang indiquait une plaie d’une grande profondeur.
En bas, au côté droit du cœur, il s’était formé comme un gros bubon dont s’échappa violemment une longue traînée de sang.
La maigreur de la Sainte Image s’accentue de jour en jour, on croirait qu’il ne reste plus que la peau sur les os, sur cette sainte et douloureuse figure.
La photographie que j’ai prise indique brutalement tout ce que j’essaie de décrire.
Le 16 juillet, il se produisit une coulée de sang qui passa inaperçue pour nous, mais que nous révèle la dernière photographie. Il était sorti de la blessure du cou un liquide roussâtre qui avait découlé sur le manteau. À droite de l’œil droit, un dépôt de sang s’était formé.
Le même jour, mon personnel et moi constatâmes dans toute la maison jusque dans le jardin une odeur suave imprégnante que je ne saurais définir.
Le lendemain matin elle avait disparu pour réapparaître vers dix heures.
Ce n’est ni l’odeur de l’encens ni celle des fleurs, c’est un parfum qui vous suit et semble vous envelopper comme d’une suave atmosphère.
Le 17, la Sainte Image est couverte de sang au Cœur. Il se forme de larges gouttes aux mains. Une traînée de sang descend du côté gauche du front jusque sur la paupière de l’œil gauche. Des yeux, les larmes coulent abondamment et pressées.
La plaie du cou s’est élargie et coule.
Sur le bandeau sanglant, çà et là, quelques gouttes de sang. La tristesse est effrayante et la souffrance semble intense. C’est à tirer des larmes des cœurs les plus endurcis.
Dans la première partie du rapport laisser à Rome, j’avais oublié de mentionner que trois fois, pendant la semaine de la passion, le précieux sang avait pris dans le calice le goût, la couleur, odeur, la chaleur d’un sang frais. À mon grand regret je dus l’absorber, ne sachant comment le conserver.
[Le 18 juillet, la sainte image pleurait presque toute la journée. Cette manifestation est constatée par les personnes de ma maison.] Ce soir, il y a comme une goutte de sang du côté droit du cœur.
Le visage de la Sainte Image est pâle et décharné, les yeux sont noyés de larmes. Les paroles du prophète [Isaïe] arrivent comme inconsciemment sur vos lèvres en contemplant cette douleur immense.
Le vingt-six, le vingt-sept et le 28 juillet 1912, la Sainte Image fut d’une pâleur mortelle et d’une très grande maigreur. Le front et le cœur se couvrir de sang et les yeux furent inondés de larmes.
Le [mardi] 30 juillet, trois personnes dont un prêtre de nos amis, étant venu me visiter, pénétrèrent à mon insu dans la chambre où était gardé la Sainte Image et furent témoin du sang et des larmes découlant du front, du cœur et des yeux. Leur attestation sous la foi du serment affirme ce fait.
Depuis un mois, sans crainte d’affirmer une chose fausse, le sang reste liquide et vermeil surtout au front de la Sainte Image.
[Le 31 également, nous avons vu couler le sang et les larmes. La tristesse est grande, la pâleur plus grande encore.]
Le 7 août 1912, 2 personnes, l’une de Tilly, l’autre de Boulogne-sur-Mer étant venu nous demander l’hospitalité, en mon absence elles pénétrèrent elles-aussi dans la chambre où est gardée la Sainte Image. Elles constatèrent la manifestation du sang et des larmes. La personne de Boulogne-sur-Mer appliqua quelques petits linges et essuya le sang et les larmes.
Le 8 août à 7 heures du matin, au moment où le prêtre élève la divine victime entre le ciel et la terre, immédiatement après l’élévation le sang échappa par une large plaie de la divine hostie et coula sur le corporal. Quatre témoins et moi pouvons affirmer ce prodige sous la foi du serment. De plus, l’une des petites hosties se trouva également tachée de sang.
Je recommençai la consécration puis je continuai la sainte Messe.
Vers neuf heures du matin, les quatre témoins et moi nous retournâmes à la chapelle et nous vîmes le sang débordant de l’hostie et coulant abondamment sur le corporal. Le sang se répandit également sous la divine hostie. Il forma comme un lit sanglant.
Le sang est resté liquide du 8 août 1912, 7 heures du matin, jusqu’au 10 août, car c’est seulement ce matin 10 août à 8 heures du matin, que l’hostie était encore humide de sang, [mais] il n’y avait plus aucun écoulement. J’ai vu qu’il était de mon devoir de fixer ce prodige eucharistique par la photographie. La reproduction donne en raccourci mais très exactement tout ce qui s’est passé sur la divine hostie.
[Le samedi 10 août, à notre grande joie, la sainte image est souriante. Les yeux étaient élargis et ils étaient bleu ciel clair.]
Le 12 août vers trois heures, le sang recommença à jaillir et m’obligea à mettre la Sainte Image sur une table pour empêcher que le sang ne couvrit entièrement et le visage et le cœur. Toutes les plaies du front, du coup, du cœur et des mains s’étaient ouvertes en même temps. Les yeux laissaient couler d’abondantes larmes sanglantes.
Le 14 août, vers 7h30 du matin, la Sainte Image versa des larmes sanglantes qui purent être recueillies sur des linges. Il en fut de même le 16 à la même heure, c’est-à-dire pendant le Saint Sacrifice. Il coula aussi quelques gouttes de sang du front et de la plaie du cœur. Les larmes comme le sang furent recueillies sur des linges.
Le 27 août, il y eut aussi, vers 3 heures, des larmes et du sang.
Le 28 août, vers 7 heures du matin, le sang commença couler et à l’heure où j’écris cette relation (il est 5 heures du soir) il en coule encore abondamment de la plaie et de la joue droite. Il en est de même au cœur, aux mains et au cou.
Le sang et les larmes ne cessèrent de couler sur la Sainte Image, et des témoins de foi, une famille amie habitant Kasen Ruhe (Allemagne), peuvent l’affirmer sous la foi du serment.
Le 8 septembre, immédiatement après la consécration, je remarquais une agglomération de taches de sang de la divine hostie. Bientôt elle se couvrit de sang qui transperça le corporal et les nappes de l’autel. Cette effusion se renouvela 2 fois dans la journée. En voulant soulever la divine hostie, il coula à droite sur le corporal une gouttelette de sang. Le sang reste liquide quatre jours. Une particularité : le sang forma sur la première nappe d’autel un cœur bien dessiné et visible avec ses artères.
Ce matin, 10 septembre, en voulant examiner l’état de conservation des saintes et adorables hosties avec les trois personnes de ma maison, nous constatâmes que la petite hostie du 8 août (car avec les grandes, une petite s’était tachée) avait versé du sang et était adhérente au corporal.
Depuis le 8 septembre 1912 le sang continua à couler encore, excepté les 10, 12 et 13 septembre 1912. J’ai pris une nouvelle photographie de la Sainte Image, ce qui porte à 19 les représentations prises à différentes époques.
J’ai également pris les photographies des dernières hosties, et celle de la nappe tachée de sang du 8 septembre 1912.
Le 16, la Sainte Image pleura abondamment.
Le 17, il y eut quelques gouttes de sang, l’une d’elles coula du front jusque sur le haut du nez.
Le 18, la Sainte Image versa des larmes pendant la sainte messe. Le sang et les larmes n’ont pas cessé de couler et coulent encore au moment où j’écris ces lignes, 9h30. Le visage est d’une tristesse mortelle.
Le 28 septembre 1912, à 4 heures de l’après-midi, les lèvres se sont entrouvertes devant 7 ou 8 personnes qui s’étaient introduites chez moi pendant mon absence et avaient été reçu par la femme de journée qui s’y trouvait. Ce fait avait été déjà constaté l’an passé par les nombreux témoins qui avaient toute liberté de voir, de s’approcher et de toucher la Sainte Image.
Le 8 octobre se passa sans aucune manifestation apparente.
Aujourd’hui 9 octobre 1912, le sang, au cou, au front, au cœur, à la plaie de l’épaule, commença à couler pendant la sainte messe et continua toute la matinée. Les yeux voilés étaient également noyés de larmes et le visage d’une grande pâleur. Les lèvres étaient ouvertes mais je n’ai entendu aucune parole. Bon Maître, que voulez-vous de nous, pour continuer ces manifestations ? Vous accentuez pour nous la croix et elle devient bien lourde pour mes pauvres épaules.
Je viens de voir à l’instant Monsieur Charbonneau, pharmacien de première classe et spécialiste pour les analyses à Richelieu (Indre-et-Loire). Il a déclaré devant témoins : Monsieur David, horloger à Mirebeau, qu’il était prêt à déposer devant le tribunal que l’analyse faite à donner comme résultat du sang. Il certifie également que Monsieur Maurice, docteur médecin à Richelieu (I. et L.), avait trouvé le même résultat, mais qu’il n’osait le dire publiquement.
Mon maître, pareille conduite fut tenue pendant 3 ans de votre vie mortelle et surtout pendant votre douloureuse passion. Vos amis furent traqués et les bons, qui vous aimaient cependant, n’osaient le dire, plutôt par timidité que par lâcheté.
Aujourd’hui 10 octobre 1912, deux manifestations de larmes de sang :
1° le matin de 7 à 11 heures. 2° le soir de 4 à 8 heures.
Le 11 octobre 2 grosses larmes ont coulé des yeux de la Sainte Image. La couronne d’épines se couvrit de sang. L’une d’elles tomba sur la paupière de l’œil gauche, 3 gouttes découlèrent du cœur, les larmes étaient des larmes sanglantes qui coulèrent les yeux jusque sur le cœur. Le fait prodigieux dure de 7 heures du matin jusque vers midi.
La tristesse est grande et impressionnante. Les yeux sont voilés, on dirait une personne qui se meurt. Le sang et les larmes ne cessèrent de couler les jours suivants.
Le 18, ayant constaté l’état de conservation des diverses hosties, les témoins et moi constatâmes que de celle du 8 septembre avait coulé du sang qui avait transpercé le camp temporal de celle du 8 août.
Les 19 et 20, le sang était encore humide au bas de la Sainte Hostie du 8 septembre. Ce fait eut plusieurs témoins.
Les 18, 19, 20 et 21, les larmes ne cessèrent de couler.
Le 27, la Sainte Image versant des larmes.
Le 29, les larmes n’ont cessé de couler devant les personnes de ma maison.
Le 31, il y eut 2 effusions de larmes sanglantes pendant le Saint Sacrifice. Le visage était pâle et d’une très grande tristesse.
Le 2 novembre 1912, toutes les plaies se sont ouvertes, le sang a coulé du front, du visage. Les larmes ont aussi coulé abondamment, inondant le visage et tombant non seulement sur le cœur, mais aussi tout le long de la Sainte Image. Quel spectacle !
Le 5 novembre 1912 les plaies se sont ouvertes. Le sang coulait et les larmes ont inondé le visage. Cette manifestation se produisit pendant la Messe et le soir à 9 heures. Les gouttes étaient encore très grosses.
Les 6 et 7 novembre il y eut encore une nouvelle effusion de sang et des larmes. Le soir la plaie de la main droite les savoirs une grosse goutte de sang.
Il ne s’est guère passé de jour pendant le mois de décembre sans effusion de sang et de larmes.
Les yeux de la Sainte Image se sont fermés devant une personne de Laval : Mademoiselle Lecomte, qui tient un magasin de mercerie.
Les 24, 25, 26 décembre 1912, les effusions de sang et de larmes furent très abondantes, sans aucune discontinuité, surtout les 25 et 26. Je crois en savoir l’explication dans l’horrible sacrilège qui fut commis dans l’église de Notre-Dame de Mirebeau par un repris de justice qui avait fait le pari d’aller communier en traversant toute l’église. À peine ce misérable eut-il consommé son forfait qu’il sortait de l’église à la porte de laquelle l’attendaient des misérables de son espèce. Qu’ont-ils fait ? Aucune réparation n’a été faite de la part du clergé. Depuis un an, tous les crimes ont été commis au milieu de cette pauvre population, il n’y manquait que le sacrilège, qui fut commis sur la divine hostie dans la nuit bénie de Noël, hélas !
L’aspect de la Sainte Image a complètement changé. Les yeux se sont creusés et sont devenus sombres. Cette douceur pleine de tristesse et d’angoisse a fait place à une sévérité qui impressionne vivement. La plaie du cou que j’appelle plaie d’épaule car elle semble sortir du manteau, s’est élargie considérablement. Les yeux sont plus injectés de sang, ce qui est produit par les larmes sanglantes qui ont coulé si abondamment pendant les derniers mois.
Les témoins de ce prodige ne se comptent plus. De tous côtés, de toutes les parties du monde, surtout d’Amérique, viennent des lettres demandant des explications et des prières.
Voici 16 mois que dure ce prodige, on peut dire, sans aucune interruption. 21 photographies, témoins incontestables, montrent les différentes modifications de la Sainte Image. La conservation des saintes et adorables hosties est merveilleuse. J’ai demandé à la sacrée congrégation du saint-Office ce que je devais faire de la Sainte Image et des divines hosties.
Des grâces sans nombre sont constatées de tous côtés. Avec le commencement de la nouvelle année, ou plutôt depuis Noël 1912, les effusions de sang ont été plus fortes ainsi que les larmes.
1913
Depuis le mois de février 1913 le sang a dépassé le cadre et est venu tomber sur le linge placé dessous.
Des témoins dignes de foi ont vu les yeux se fermer et donner pendant quelques instants l’image de la mort. Les 20, 21 et vingt-deuxièmes clichés de la Sainte Image donnent à peu près ce tableau. Il n’en n’est pas de même du 23e où les yeux reparaissent ouverts.
12 février 1913. « Le sang et les larmes ne cessent de couler. Ces jours derniers il a débordé du cadre et est venu inonder les linges placés dessous. La photo ne saisit plus les yeux, on les dirait complètement fermés. La douleur est navrante, rien que cette vue suffit pour faire prendre en joie les douleurs et les préoccupations de la vie. »
[17 mars 1913]. Un décret du saint-Office daté du 8 mars 1913 m’a été remis le 14 mars, et le 17 du même mois le vicaire général : M. l’abbé Vareilles-Sommières est venu accompagner de Monsieur Vadier, curé de Mirebeau, prendre possession de la Sainte Image et des divines hosties et des 2 petites fioles de sang. Moi-même j’étais assisté de 4 témoins : Mesdemoiselles Philipot, Giboureau, Messieurs Pantaléon et Jaulin. Devant le vicaire général et le curé doyen, comme devant mes témoins, la Sainte Image à laisser couler un sang que l’on put recueillir sur un linge et un peu de papier. Ce fait prodigieux fut affirmé le 28 mars 1913 par Monsieur le Vicaire général devant l’évêque de Poitiers par Mademoiselle Philipot, Monsieur Pantaléon, Monsieur Jaulin.
La petite chapelle est vide de son trésor qui maintenant se trouve à Poitiers. Combien de temps cela durera-t-il ?
Ici la population mirebalaise est vivement impressionnée par le départ de la Sainte Image. Une protestation était organisée pour l’empêcher, mais n’était-ce pas marcher contre les desseins de Dieu et retarder une enquête… qui ne devrait pas être à faire. Les artisans, les savants, avec les témoins très nombreux, auraient fourni à l’évêque les moyens nécessaires pour établir la vérité. Que le Bon Maître triomphe, et nos souffrances endurées depuis 19 mois ne seront comptées pour rien.
Le visage de la Sainte Image prend tous les jours une nouvelle expression par ces larmes de sang qui ne cessent de couler pendant ce temps-là. Je ne puis que répéter chaque jour ce que j'ai dit le jour précédent : le sang, les larmes inondent ce visage si douloureux, les plaies du cœur et celle des mains. »
Rapport sur les derniers faits de Mirebeau constaté par plusieurs milliers de personnes et par trois mille soldats et leurs chefs.
[L’image de la cabane des ouvriers]
« Au mois de janvier mille neuf cent treize, je plaçais à ma propriété de Gâtines, dans une chambre où se réunissaient mes ouvriers, une image du Sacré-Cœur de Jésus. De cette époque au 19 mars 1913, mercredi-saint, rien d’anormal n’avait été constaté sur cette image, si ce n’est une très grande tristesse.
Les ouvriers, peu chrétiens, mais toujours dignes et respectueux devant cette image, avait déjà fait cette remarque quand le 19 mars 1913, le charpentier, Monsieur Bricheteau, fut témoin de la formation de la couronne d’épines d’où découlaient des gouttes de sang, de même, des plaies sanglantes du cœur et des mains. Des larmes coulaient aussi abondamment.
On vint m’informer de ce qui se passait, mais je ne voulus pas me déranger. La propriété de Gâtine est distante de ma maison d’environ 1 km. Je fus cependant tourmenté toute la journée.
Le jeudi-saint, 20 mars, je montais à la propriété et je trouvais mes hommes en contemplant le sang et les larmes découlant de cette image. Ensemble, pendant plus de deux heures, nous fûmes témoins de ce prodige très impressionnant. Depuis ce temps, le même phénomène n’a pas cessé de se produire, mais il est moins fréquent. Cependant, devant cette nouvelle image ont défilé les médecins, les pharmaciens légistes les agrégés de science et de philosophie, les licenciés et les bacheliers en lettres et en sciences, les savants appartenant aux différents instituts, les artistes et les personnes appartenant à toutes les classes de la société, et tous sont reparti émotionnés, déclarant que c’était un fait inouï et renversant par sa finalité. Le visage transformé de cette image impressionne tout le monde.
Quelques-uns de ces savants ont recueilli de ce liquide mystérieux et après analyse faite, ont déclaré à nouveau que c’était du sang. En disant, plus haut, que ce liquide était bien du sang, je n’ai pas voulu porter de jugement, mais je me suis appuyée sur le témoignage de ces savants.
Un médecin de toute valeur par sa science et son expérience, après avoir vu cette image, en fit sur place une analyse détaillée, en déclarant que jamais la science ne donnerait la solution de ce fait étrange. »
7 avril 1913. « L’image que j’avais placée à Gâtine s’est couverte de sang pendant les 3 derniers jours de la semaine sainte. L’effusion continue. »
13 mai 1913. « Aujourd'hui il y a eu affluence au Calvaire: il y est venu près de 200 personnes. L'une d'elles m'ayant demandé la clé [de la maison des ouvriers] pour y conduire une jeune fille de Paris, elles ont vu une goutte de sang à l'œil droit. »
6 juin 1913. « La Sainte Image a été couverte de sang toute la journée comme je ne l'avais jamais vue et cela devant des incrédules. Il est sorti violemment un jet de sang du cœur. Lundi [30 mai] un médecin de renom venant de Laval est venu le voir et a donné une analyse bien scientifique de l'ensemble du prodige. »
14 août 1913 « [Ce] Mardi en montant au Calvaire, nous avons trouvé la Sainte Image [dans la maison des ouvriers] couverte de sang. Du front à droite, une goutte a dû sortir violemment puisqu’il a coulé sur le fond [derrière l’image] et non sur l'Image. A nous qui avons le bonheur d'aimer vraiment le Bon Maître de consoler une telle douleur en parlant de lui et en racontant les merveilles qu'il nous montre pour gagner nos coeurs. »
[Prodiges survenus au Calvaire de Mirebeau.]
« Le 8 septembre 1913 il se passa au calvaire que j’ai fait élever sur cette colline de Gâtine (situé à 200 m au-dessus du niveau de la mer) un fait non moins étrange que les précédents. Le sang découla du front, de la plaie du côté, des plaies des mains et des pieds d’une statue de bronze représentant le Christ au tombeau. Les larmes découlèrent des yeux de la Mater Dolorosa. Ce phénomène fut constaté par un nombre considérable de personnes qui sont disposées à en témoigner par serment.
Beaucoup constatèrent que les yeux se contractaient et s’entrouvraient et que le visage de la Vierge pâlissait.
Le 16 septembre, il passa à Mirebeau trois mille soldats d’infanterie. Ils constatèrent avec plus d’un millier de parents et d’étrangers venus de tous côtés, ce phénomène étrange. Plusieurs soldats trempèrent leur mouchoir dans ce liquide mystérieux, y goûtèrent et trouvèrent qu’il avait le goût du sang. Ils firent de même pour les larmes.
Les analyses furent faites de ce liquide mystérieux et toutes concluaient et affirmèrent que c’était du sang. Le phénomène du sang sur cette statue dura du 8 septembre au 20 du même mois, et se renouvela le 19 octobre, du moins pour moi. D’autres prétendent l’avoir vu couler à d’autres époques, entre autres un savant de l’institut Pasteur, accompagné de sa femme et de sa belle-mère. Beaucoup affirmèrent avoir vu la poitrine du Christ se soulever. Je ne puis l’affirmer, ne l’ayant pas vu.
Les larmes de la Vierge, que beaucoup croient avoir coulé à différentes époques, ont coulé jusqu’au 15 octobre devant de nombreux témoins qui les ont recueillies sur des linges.
Le 14 septembre [1913] vit renouveler devant 10 témoins le miracle eucharistique [à mon domicile].
Il importe que je déclare que le 16 septembre, j’ai voulu empêcher les trois mille soldats d’entrer sur la propriété, mais je fus impuissant et ce n’est que sur les conseils d’un de leur capitaine que je laissai ces jeunes gens pénétrer près de ces statues extraordinaires. Je puis affirmer, car j’en fus témoin, que bien des actes de foi et d’amour jaillirent du cœur de ces braves enfants venus des quatre coins de la France. Tous, en tout cas, se montrait respectueux et vraiment impressionnés.
Je dois constater que la prière est vraiment organisée autour de ce crucifix, et la parole du Maître « quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi » semble se réaliser tous les jours.
Les incrédules y passent et tous s’en retournent impressionnés.
Tout le monde réclame une enquête impartiale et supplie le Saint-Père d’entendre ces justes réclamations. »
14-18 septembre 1913 « Le 14 nous avons eu devant neuf témoins le miracle eucharistique plus beau et plus émouvant que les autres, puisque le sang resté liquide quatre jours a imprimé sur la pale placée sous la divine Hostie, un cœur grandeur naturelle et ayant l'oreillette gauche ouvert au point de laisser les fibres intérieures à nu. »
18 septembre 1913. « Le Christ au tombeau du calvaire s’est mis à donner du sens et la vierge versa des larmes abondantes. […] La petite image de Gâtine ne cesse de nous donner et son sang et ses larmes. »
1er octobre 1913. « Le 8 devant témoin le sang commença à couler au tombeau et les larmes sur le visage de la bonne mère. Le prodige atteint [toute] son intensité le 16 devant plus de 4000 personnes dont 3000 de militaires. Le prodige a duré jusqu’aux 20 sur le Christ et jusqu’à hier sur la statue de la bonne mère." »
25 octobre 1913. « La sainte Image est couverte de sang depuis deux jours et les statues de sang et de larmes. »
1914
Cependant, les 20 et 21 février 1914, le visage se couvrit d'une sueur intense. Je crus pendant quelque temps que c'était l'humidité, mais la finalité était si caractérisée qu'on ne pouvait hésiter un seul instant. Il n'y avait que le visage et les plaies des 2 mains à avoir cette sueur intense. Si le phénomène eût été l'effet de l'humidité, l'image tout entière eût été inondée.
Le 16 février 1914, en présence de 3 témoins : M. Léon de Groote de Preter, industriel à Walem (Belgique), Mesdemoiselles Philipot et Giboureau, il y eut le miracle eucharistique. Ce fut vers le Pater que le sang apparut sur la divine hostie. Je finis comme de coutume pour assurer l'intégrité du sacrifice. Le sang coula 3 jours et me força à laisser la divine hostie sur l'autel en attendant que j'ai eu une lunule pour l'enfermer.
8 mars 1914. Le sang recommença couler le long du corporal. Le sang traversa le corporal, la nappe, et vint tomber jusque sur le marchepied où je m'empressais devant témoins de mettre deux linges pour le recevoir. Le 13, il s'échappa de la Sainte Hostie un large filet de sang rouge vermeil qui vint prendre en goutte au bord de la nappe. Le sang recommença à couler, sur ce flot de sang dont je viens de parler, et au moment où j'écris cette rédaction, le sang semble encore frais et vivant. Le spectacle est impressionnant et donne à tous la preuve de la présence du Bon Maître dans l'hostie. "Adoremus in aeternum Sanctissimum Sacramentum!"
Vendredi 6 janvier 1914. « Le 1er vendredi du mois a été marqué par le renouvellement du miracle sur les statues du Calvaire. »
15 mars 1914. « Ici, le surnaturel n'a pas encore cessé, le sang coule non seulement sur l'Image mais encore sur les divines Hosties, de l'une d'elles est sortie un flot de sang rouge et vermeil qui a traversé la nappe d'autel dans sa largeur et serait tombée sur le tapis si un linge et une pale n'avaient été placés pour le recevoir. »
Le 19-21 juin 1914. « Ici, nous vivons plus intimement que jamais avec Celui qui nous aime tant. Depuis trois jours le sang, les larmes coulent au Calvaire comme dans la petite chapelle. Nous avons dû ajouter à la nappe d'autel un linge susceptible de recevoir le sang découlant de l'adorable Hostie. Une image entièrement semblable à la première et que J'ai fait placer dans un cadre vitré nous a donné vendredi dernier un douloureux spectacle. Une large tache de sang dont découlaient des traînées de sang s'est formée au front au point que nous avons la sensation d'une chute violente contre terre. Dans la soirée il a jailli, en longues traînées, du sang au cœur et aux mains. Si les Hommes dans leur haine impie s'acharnent contre ce fait le Bon Maître ne se lasse pas de nous donner des témoignages de sa miséricorde appelant les hommes à la pénitence. »
Depuis le 20 septembre 1914, la Sainte Image dite des ouvriers a dû être transportée du plateau de Gâtine dans la petite chapelle et chaque jour le sang et les larmes n'ont pas cessé de couler. Du côté droit du cœur, il sort comme une épine sanglante qui doit être l'effet de l'agglomération du sang.
17, 18, 23 et 24 octobre 1914. « Les merveilles continuent et dans la sainte chapelle et au Calvaire le 17, 18, 23 et 24 octobre de larges gout¬tes de sang sont tombées de l'autel sur le marchepied. Heureusement qu'il y a toujours un linge pour le recueil¬lir ! Les premières fois il est tombé sur le tapis qui en garde toujours les traces. »
Le 2 novembre 1914, et des délégués du tribunal de Poitiers étant venus à Mirebeau au sujet d'une petite portion de terrain acheté par une noble chrétienne dont le mari est allemand, demandèrent, comme c'était leur droit, les clés de la maison où se trouve la seconde image du Sacré-Cœur des ouvriers. Cette fois, comme toujours, la supercherie était impossible. Les délégués du tribunal, son assesseur le maréchal des logis de la gendarmerie de Mirebeau, constatèrent le prodige et affirmèrent que si Rome envoyait un enquêteur, ils étaient disposés à apporter leur témoignage. Tous ces témoins qui, depuis 3 ans et 2 mois, assiste fortuitement à ce prodige, (je dis fortuitement car ils entrent dans la maison quand-t-il si trouve des personnes pour la nettoyer) réclame, comme c'est leur droit, car ils sont scandalisés des manœuvres déloyales des ennemis qui n'ont jamais rien vu, et vont jusqu'à lancer des lettres anonymes, œuvres déloyales pour tout honnête homme, et à plus forte raison pour tout chrétien. »
« Prodiges eucharistiques [de 1914.]
Il reste à parler des écoulements de sang qui s'échappe de la divine hostie restée sur l'autel depuis le 18 février 1914 et sur laquelle le divin sacrifice n'est plus offert. Cet écoulement dans sa violence arriva à tomber sur le tapis du marchepied de l'autel. Depuis, par précaution et par respect, un linge blanc est étendu sur ce marchepied.
Le vendredi 10 avril, la Sainte Hostie a produit une effusion de sang abondante.
Le 6 mai, (pendant le séjour de M. de Groote) on a constaté une nouvelle effusion de sang. Il a baigné la pierre sacrée et l'autel.
Le 16 mai, nous avons vu le sang frais autour de l'Hostie.
Le 3 juin, la Sainte Hostie a taché le cristal de la lunule, elle était encore humide le premier vendredi du mois, 5 juin.
Le 8 juin, considérable effusion de la Sainte Hostie.
Le 11 juin, la Sainte Hostie répand du sang.
Le 13 juin, M. Fontaine et les dames Noker et leurs compagnes ont vu le sang liquide sur la longue traînée qui traverse l'autel. Près de la Sainte Hostie il y a comme un flot, l’or de la lunule en est couvert à l'endroit de la charnière.
Le dimanche 5 juillet, fête du précieux sang, la Sainte Hostie présente son liquide. La toile posée sous la nappe a reçu de longues tâches humides.
Lundi 6 juillet, la Sainte Hostie a laissé couler un flot de sang frais qui a inondé le bord de la lunule un peu à gauche du premier ruisseau. Il s'est élancé de l'autel et a jailli jusque sur le tapis. Prié d'éponger ce sang mystérieux avec un linge resserré dans la main comme un tampon, il fut empreint d'une dizaine de tâches bien caractéristiques. Entre les deux coulées établies maintenant, se formait une 3e branche qui peut-être rejoindra les autres.
Le 11 juillet, examen de la Sainte Hostie. Plusieurs points mettent une tâche au bout de mes doigts qui les touchent.
Le 8 août, la Sainte Hostie saigne pendant que les sangsues sont posées au cou de Mgr Vachère pour sa congestion. Le sang tombe de la nappe sur un morceau de verre placé sur le tapis du marchepied. On posa un autre de plus grande dimension qui fut presque aussitôt tachée de plusieurs larges gouttes de sang.
Les 7 et 8 septembre, une nouvelle effusion fut remarquée sur l'autel : le sang toucha un linge demeuré posé sur les verres restés sur le tapis.
Le 24 un nouveau linge dont le bord était festonné de dents reçu 8 ou 9 gouttes, et le lendemain, on aperçut plusieurs autres.
Le 18 octobre, nouvelle effusion de sang qui tacha un autre linge. Les 2 derniers écoulements eurent lieu le 29 octobre 1914 et le 1er novembre de la même année. De temps en temps, il sort comme un gémissement de l'endroit où se trouve la Sainte Hostie. […]
1915
31 décembre - 5 Février 1915. « Ici la Sainte Image de Gâtine n'a pas cessé un seul instant depuis le 31 Décembre de nous donner son sang et ses larmes. Oui ! priez et faites prier pour que Jésus qui veut notre France grande et prospère soit connu et aimé. Que la divine manifestation de Mirebeau soit connue et attire à ses pieds le monde entier. »
1er avril 1915. « Ici, nous vivons toujours dans la même atmosphère de surnaturel. Le Bon Maître ne se lasse pas de nous appeler à la pénitence et à la prière en nous montrant son amour douloureux. Aujourd'hui le sang a découlé abondant de la Sainte Image. L'autel sur lequel se sont accomplies de si grandes merveilles est complètement illuminé. Il en sera de même jusqu'à demain. Soyons tous unis pour notre chère France qui depuis huit mois verse son sang pour sa défense. »
13 juin 1915. « Notre Dieu ne se lasse pas, depuis quatre ans, de nous montrer sa tendre miséricorde en nous montrant son sang et ses larmes sur cette Sainte Image. A l'heure présente, il semble sortir de la plaie du coeur comme une épine qui serait déjà développée de près d'un centimètre. Il y en avait une autre au front, qui a été détachée par un officier de la Marine Anglaise, venu à Mirebeau pour voir la Sainte Image. »
Du 23 juin jusqu'à ce jour 25 octobre 1915, le sang n'a cessé de couler. Aujourd'hui le sang qui est descendu de l'image est abondant comme je ne l'avais constaté.
Le 1er juillet 1915, puis les 2 jours suivants, le sang a découlé de la divine hostie qui repose sur l'autel depuis le 13 février 1914 et est tombé sur la base de l'autel.
1er au 25 Juillet 1915. « Ici, le mois du Précieux Sang a été marqué cette année par des effusions que je n'avais jamais vu se produire avec une telle intensité. Le 1er Juillet fut marqué par une coulée sur l'autel au point de transpercer les deux linges qui recouvrent la sainte et divine Hostie. Tous les jours la sainte Image a été couverte de sang. Le 23, 24 et le 25 ont été marqués par des flots de sang comme un être vivant seul pourrait en verser. En l'espace de cinq jours j'ai dû changer le linge trois fois. Le sang a dû également couler sur l'autel car il y a deux jours j'ai constaté des taches de sang que je n'avais pas remarquées. Et dire qu'il y a quatre ans que ce fait se produit et que personne ne s'émeut des miséricordes du bon Maître.»
« Le 26 et le 27 juillet [1915] le sang a découlé de l'autel devant témoins dont un jeune homme. En mon absence ils avaient soulevé le tapis de l'autel et leur pieuse indiscrétion fut récompensée. Il en fut de même le lendemain pendant la Ste Messe, ils virent le sang tomber du front de l'Image. »
14 août 1915. « Le sang continue à couler ce qui me permet d'envoyer des images "Pare-marmites" à nos chers soldats. Ils en vivent heureux, et dans ces heures de danger, ils vivent avec cette image des heures de foi et espérance. Le Bon Maître fait pour eux et sur eux tout ce qu'il aurait voulu faire sur tous s'il n'en eût été empêché par des misérables.»
28 Septembre 1915. « Ici, la Sainte Image nous donne son sang. Cependant le 23 et le 24 de ce mois j'ai cru que ces manifestations étaient terminées mais dimanche elles ont recommencé de plus belle et vous avez vu le pourquoi sur les journaux. Ma conviction est que ce sang merveilleux ne tarira qu'avec la guerre car tout converge autour de cette divine Image. »
Plusieurs fois la voix de mon maître s'est faite entendre concernant le souverain pontife, le roi des Belges et le tsar de Russie. Le comte H. de Baillet-Latour, attaché de la légation belge à la Haye, est venu le 4 octobre 1915 à Mirebeau pour voir la Sainte Image est la divine hostie.
6 novembre 1915. « Dimanche dernier [6 nov.] l'effusion a été bien forte au point que j'ai dû enlever le linge que j'avais placé la veille.
26 novembre 1915. « Les effusions qui s'étaient ralenties au point de donner simplement quelques gouttes de sang, ont repris d'intensité aujourd'hui. Que le Bon Maître qui appelle tout le monde à la prière et à la pénitence soit entendu. Il veut, le Divin Ami, nous sauver malgré nous… »
11 décembre 1915. « Les Belges réfugiés en Angleterre continuent à demander des détails sur la ste Cause et supplient de leur envoyer images et linges teints de sang. Depuis près d'une huitaine de jours, les effusions sont moins grandes, à peine quelques coulées de sang, juste de quoi contenter les pieuses supplications de ces pauvres exilés. »
Les effusions après avoir étaient très abondantes, au point d'avoir imbibé des linges très larges, ont diminué depuis le 17 décembre 1915. On ne remarque guère que quelques gouttes de sang. Le sang reste vermeil et toujours liquide au front, au visage, au cœur et aux mains, surtout à la main droite.
Depuis le 15 décembre, et surtout depuis le 16, la Sainte Image, dont le visage a perdu cette douleur terrifiante pour montrer une grande douceur, est lumineuse, au point de croire qu'il y aurait derrière elle une lumière très puissante.
Nous sommes au 21 décembre 1915 et cette manifestation qui ne cesse depuis le 8 septembre 1911 passe dans des phases étonnantes. La malice des hommes n’a pu rien contre la miséricordieuse bonté du maître. Cette guerre atroce, inouï dans les annales des peuples, a été annoncé par un fait sanglant permanent dans les annales du surnaturel. Il a réédité la douloureuse Passion du Bon Maître annonçant que l'empire de Satan et la guerre sans merci qu’il livrait aux hommes était anéantis pour toujours.
30 Décembre 1915. « Ici nous vivons toujours avec l'Hôte divin et sa divine image. L'intensité des coulées de sang et de larmes est moins grande, mais en revanche l'image est lumineuse. Deux miracles de préservation sont à constater pour deux soldats que la Sainte Image a gardés. On m'en demande de tous côtés. »
1916
3 janvier 1916. « De temps en temps, la Sainte Image est lumineuse. Je vous bénis tous et avec mes meilleurs voeux je vous envoie mon plus affectueux souvenir. »
11 janvier 1916. « La Sainte Image ne donne plus que quelques gouttes de sang qui cependant, hier ont été plus abondantes, le rayonnement continue bien plus développé. La veille de Noël, la divine Hostie qui est restée sur l'autel, était couverte de petits points sanglants. Hier en nettoyant la chapelle, j'ai voulu voir ce qu'il en était mais tout avait disparu et la blancheur immaculée était ce qu'elle avait été dès le commencement. Nos soldats continuent à demander des images et je crois qu'ils vont en avoir besoin dans le terrible coup qui va être porté. »
11 février 1916. « Hier, nous avons eu une très forte coulée de sang sur la sainte Image. Le matin j'avais changé le linge, le soir il était couvert de sang. Cette effusion continue aujourd'hui. »
27 février 1916. « Sur la Sainte Image le sang se fait rare et le [reflet] lumineux qui l'entourait a disparu, pourquoi ? Il n'y a rien de bien spécial en ce moment si ce n'est que le spectacle quotidien de ce visage inondé de sang et dénotant la douleur la plus intense. […] Cette manifestation sanglante que rien ne lasse, que personne ne peut arrêter, est donc une réédition certaine du spectacle de la Passion. Quant aux divines Hosties qui elles sont une réalité puisque c'est Jésus, il nous faudrait savoir en quel état Il est sous les divines espèces.»
19 mars 1916. « Ici, nous avons tous les jours le même spectacle et le divin Souffrant est plus beau et plus triste que jamais. »
29 mars – 1er avril 1916. « Ce fléau de la guerre augmente en intensité, supplions le Bon Maître d'y mettre fin. La Sainte Image est d'une beauté na¬vrante mais attirante. Les rayonnements sont visibles et le 29 ils ont été constatés par trois témoins fort émus. La tête se détachait du fond du tableau comme une personne se mettant en marche. La main droite est complètement en relief. Il sort du milieu du front une épine très fine. »
13 avril 1916. « Depuis quelques jours le sang coule très peu mais du front, il sort comme une épine très fine. Le 29 du mois dernier, trois témoins ont vu la tête rayonnante et comme sortie du fond du tableau. La main droite est complètement en relief. C'est la main de la miséricorde! Ah! quand le Bon Maître nous prenant en pitié voudra-t-il cesser de nous frapper? La France en ce moment est dans un bain de sang car sur ces champs de bataille tombent tout ce que nous avons de jeune de vivant et d'espoir pour l'avenir. Comme les paroles du Bon Maître de jour en jour prennent une complète réalisation. »
28 avril 1916. « Ici nous avons toujours le même spectacle de la Sainte Image. Il en sort au milieu du front comme une épine qui semble s'allonger. Le sang est moins abondant cepen¬dant le jeudi saint et le vendredi saint il a coulé à flots. Et dire que depuis cinq ans bientôt rien n'a pu tarir ni le sang ni les larmes. S'il y avait une influence réelle et permanente, cette image ne devrait plus exister. »
5 août 1916. « Le Bon Maître qui vous a amenée chez lui vous a ramenée au milieu des chers vôtres sans aucun accident. Vous avez passé 3 bons jours près de Lui et fait de bonnes provisions pour toute l'année. Il n'a rien épargné pour vous et je trouve que ce sang qui coule toujours depuis votre départ a un certain ralentissement. Est-ce la fin de ces manifestations, je n'en sais rien. Le sang que vous avez vu découler de l'autel reste liquide et vermeil. Je vous avouerai que j'ai hâte de voir se terminer ces manifestations miséricordieuses qui m'ont donné tant de joies et en même temps tant de douleurs. Je serais ingrat de me plaindre car plus que tout autre le prêtre doit être prêt à tous les sacrifices. Il doit être plus près de la Croix que tout autre car avant d'en enseigner les douceurs aux autres, il doit les avoir goûtées lui-même. La Croix c'est le chemin du Ciel et ce chemin est marqué de sang. Le sang qui découle de l'Hostie et de l'Image depuis cinq ans est un enseignement qui aurait changé les hommes si ceux qui ont charge de veiller au salut des âmes ne les avaient empêchés d'en recueillir les fruits. »
9 août 1916. « Depuis votre départ le sang n'a cessé de couler mais je trouve qu'il y a du ralentissement. Pendant, cinq ans la Miséricorde n'a cessé de nous convier à la prière et à la pénitence et que de fois les hommes ont fermé leurs oreilles! Que peut-il en résulter? Il est un fait que tout le monde peut expliquer c'est que cette vision réelle de sang ne s'est pas produi¬te sans but très vaste de la part de Dieu. Prions et at¬tendons ! »
28 Octobre 1916. « Ici, il n'y a aucun changement, la Sainte Image se couvre sans cesse de sang. Hier, devant quatre messieurs venus de Poitiers la Sainte Image se couvrait de sang au fur et à mesure qu'on l'étanchait. Ils ont demandé à voir la Ste Hostie qui est sur l'autel ce qui m'était désagréable, cependant je l'ai fait et je m'en suis félicité car le sang coulait. »
16 octobre - 16 novembre 1916. « Depuis un mois, les gens de Poitiers se sont pris à venir en pèlerinage et surtout des hommes. Ils viennent en curieux ils repartent en convaincus, émotionnés de ce qui s'est passé sous leurs yeux. La première fois, ils ont essayé d'étancher le sang qui renaissait sous leurs doigts. D'autres regardant attentivement ont vu s'échapper violemment du cœur une grosse goutte de sang qui est tombée sur le linge. »
« Le 1er décembre une visiteuse crut que la tête de l'Image prenait, un relief saisissant. En effet c'était, réel et cependant je ne l'avais jamais remarqué. »
26 décembre 1916. « Le bon et adorable Maître nous a donné, hier, un Noël en prévenant qu'un événement très grave allait se passer, que tous nous étions en danger et qu'il fallait beaucoup prier. Cette annonce fut confirmée et a duré toute la journée par des flots de sang descendant de la Sainte Image. Le linge est complètement teint, et cela je ne l'avais jamais vu. »
1917
19 janvier 1917. « Jusqu'à ce jour le sang n'a cessé de couler sur la Sainte Image et plus violemment que jamais ce qui n'indiquerait certainement pas la paix. »
25 et 27 janvier, 18 février, 8 mars 1917. « Pendant un certain temps, la Sainte Image n'a pres¬que pas donné de sang. Le 25 et le 27 janvier il est tombé du sang de l'autel. Ces demoiselles s'en sont aperçu et ont pu mettre un linge sur le marchepied. Le 18 février anniversaire du dernier prodige eucharistique le sang a également coulé. Aujourd'hui le sang a repris à couler et de la Sainte Image et de la divine Hostie. »
8-10 mars 1917. « Depuis 2 jours le sang a repris à couler des gouttes plus grosses que le petit doigt. Le sang reste li¬quide sur le linge et forme comme de petites flaques. Prions, c'est l'annonce de tout ce qui va se passer. »
5 juin 1917. « Les manifestations sanglantes continuent et les demandes d'images s'accentuent. Je viens d'en faire porter un paquet pour l'Italie.»
12, 14, 26 juin 1917. « Ici les effusions sur la Sainte Image ont été très fortes le 12 et le 14 de ce mois. Le jour de la fête du Sacré Cœur une épine a commencé à sortir du cœur et au-jourd'hui elle est longue de plus d'un centimètre. On de¬mande des images de tous côtés… »
15 juillet 1917. « Ici, nous avons toujours la même sainte monoto¬nie, cependant depuis deux mois, nous avons eu plusieurs guérisons que tu connais. On recommence à revenir au Sacre Coeur. Cette persistance du Bon Maître à continuer ce spectacle sanglant commence à toucher bien des coeurs. »
3 septembre 1917. « Ici les effusions sanglantes augmentent et les visiteurs demandent à venir de tous côtés. Le souffle de Dieu qu'on a voulu arrêter entre dans les âmes et ce fait qu'on a voulu tuer se fait connaître par la persécution et soulève malgré eux les populations. En ce moment c'est dans les Vosges que le S. Cœur trouve des Fidèles qui n’hésitent pas à venir de si loin. »
12 octobre 1917. « Ici le même spectacle se renouvelle tous les jours avec cette différence que les effusions sont plus abondantes. Un curé de Paris avec 7 de ses amis est venu il y a 15 jours visiter le Sacré-Cœur. Ils ont été témoins pendant toute la journée du prodige. Une goutte de sang n’attendait pas l’autre. »
7 décembre 1917. « Aujourd’hui le sang coule abondamment. »
1918
18 janvier 1918. « Les manifestations continuent toujours. Nous avons eu si des coulées de sang qui étaient vraiment ef¬frayantes. Plusieurs témoins devant ce spectacle n'ont pu retenir leurs larmes. On demande partout des images et on fait bien car plus que jamais nous allons en avoir besoin. J'en suis à mon troisième mille. »
24 janvier 1918. « Ici rien de nouveau si ce n’est que depuis 2 mois le bon maître fait entendre des menaces. Mais comme sa justice est toujours unie à sa miséricorde, voici qu’il nous promet ce qu’il n’avait fait jusqu’à présent : la victoire, mais après un carnage où le sang coulera comme un torrent et/ou les victimes qui changeront le sol se compteront par milliers (parole du 20 décembre). »
7 février 1918. « Priez pour moi! Le sang continue à couler. Je vous bénis vous et les chers vôtres… »
28 février, 2 – 3 mars 1918. « Depuis décembre la divine Voix n'a cessé d'appe¬ler à la prière et à la pénitence, avertissant que la co¬lère nous atteint. Pour ce qui est des coulées de sang. Le 28 février, le 1er et le 3 mars la manifestation a été vraiment terrifiante. Il sortait du cœur des morceaux de chair gros comme le bout du petit doigt. En ces trois jours il a fallu changer trois fois les linges. »
26 mars 1918. « Les mêmes manifestations continuent, nous mon¬trant que les événements qui vont ébranler le monde sont commencés. Sept années de sang! Sept années d'appel de la divine Miséricorde et de mépris! Prions bien ardemment et ayons confiance, nous les amis du Bon Maître. »
21 avril 1918. « Les coulées de sang descendent de la Sainte Image par intermittence et les yeux voilés par le sang se mon¬trent et paraissent vivants. Serait-ce le signe de la fin de ce terrible fléau? Je le crois de toutes mes forces. J'ai envoyé l'image avec une goutte de sang à tous nos généraux et le Généralissime Foch m'en a remercié. »
1er avril 1918. « Nous voici donc en plein dans ce que le bon maître annoncé le 20 décembre 1917. Tout se réalise à la lettre, c’est pourquoi j’attends la victoire pour notre chère France. Les hordes de l’ennemi et de l’orgueil vont être repoussés et la France reprendra sur ses ruines un nouvel essor. Les coulées de sang descendent de la sainte image par intermittence et les yeux voilés par le sang se montrent et paraissent vivants. J’ai envoyé à tous nos généraux et le généralissime Foch m’en a remercié. »
21 juin 1918. « Le visage de la sainte image devient vivant et cela en augmentant depuis la fête du Sacré-Cœur. Dimanche dernier 3 visiteurs. La bouche était tellement entrouverte comme une personne qui parle, que l’on voyait les dents. Oui, le bon maître parle et supplie son Père de nous épargner On croirait que nous avons fait un pacte avec l'Enfer pour voir lequel des deux se lassera le premier, ou de nous de faire le mal et l'injure à Dieu. Quelle terrible époque de démoralisation. Je vous envoie quelques images, j'ai pu la semai¬ne dernière recueillir plus de 200 gouttes. »
15 août 1918. « La pieuse monotonie des coulées de sang reste la même et durera tant que la guerre continuera. J’ai beau écrire et supplier, cette image reste ici malgré les ordres réitérés du bon maître de l’apporter au front. Je ne puis faire davantage. »
22 octobre 1918. « Le sang coule à flots de la Sainte Image comme je ne l'ai jamais vu. C'est angoissant, on se demande avec in¬quiétude ce que tout ce sang qui coule depuis sept ans et deux mois, signifie. C'est le moment où jamais de supplier le Bon Maître de nous sauver. La guerre va finir, mais que de ruines et de morts on aurait pu éviter en faisant porter la Sainte Image au front! »
12 Novembre 1918. « Hélas, le dan¬ger présent est passé et la reconnaissance s’en va à grands pas ou plutôt elle n'a pas à s'en aller puisqu'elle n'a jamais existé. Pourtant tout n'est pas fini et hier soir malgré la joie universelle, un flot de sang descen¬dait du coeur de la Sainte Image. »
5 décembre 1918. « La Sainte Image verse toujours du sang moins abon¬dant qu'il y a deux mois, mais il ne se passe pas un seul jour sans qu'il tombe du cœur des traînées de sang. »
1919
31 janvier 1919. « Ici tout est comme à l'ordinaire, si ce n'est que le sang coule avec plus d'abondance que jamais ??? »
22 février 1919. « Le sang continue à couler. Les ma¬lades abondent de tous côtés venant demander au Bon Maître la guérison ou la résignation. »
15 juin 1919. « Le sang s'est arrêté de couler du jeudi-saint aux 27 et 28 mai. Pendant ces deux jours il a coulé abondam¬ment puis il a repris le jour de la Pentecôte. Depuis il n'y a plus rien. Cependant le sang reste vermeil. Vous me demanderez ce que je pense de cet arrêt? Pour moi c'est un châtiment. Tant que les écoulements ont duré, j'ai consta¬té la miséricorde du Ciel nous appelant à la conversion par ce spectacle renouvelé de la Passion. »
27 juillet, 2 ,3 août 1919. « C'est le moment ou jamais de venir au Bon Maître car le présent est loin d'être heureux. Si la Sainte Image ne donne son sang avec la même régularité, elle reste vivan¬te. C'est aussi que le 2 et 3 août le sang en est descendu avec abondance. Vous verrez le linge qui lui reste atta¬ché. Le 27 juillet et le 1er août le précieux Sang du ca¬lice a pris la chaleur, la couleur, le goût et l'odeur du sang. Le Miracle eucharistique sur les saintes espèces ne s'était pas répété depuis le 18 février 1914. Cette manifestation sanglante presque permanente et sur les divines Espèces et sur la sainte Image est angois¬sante et semble présager les plus grands malheurs. Nous avons besoin de prier et de faire pénitence. On devrait venir en foule au Bon Maître qui se manifeste avec tout d'insistance. »
17 novembre 1919. « Le sang a coulé de la Sainte Image les six premiers jours de ce mois et il reste vermeil et liquide depuis ce temps. Ah! oui, où allons-nous? Quel hiver nous allons passer? »
1er décembre 1919. « La Sainte Image nous donne de temps en temps des manifestations qui ne nous laissent pas indifférents. Le 20 Novembre est arrivé un jeune Lorrain. Il nous est resté 4 jours. Pen¬dant tout ce temps, à longueur de journée il a contemplé et le sang et les larmes. Il était dans le ravissement. Il a pu recueillir dans ces derniers jours 25 images avec gouttes de sang. »
2 décembre 1919. « Ici nous assistons aux mêmes manifestations qui selon moi n'annoncent rien de bien gai. […] Un jeune Lorrain est venu en pèlerinage il y a une quinzaine de jours. Pendant tout ce temps il a pu voir à pleins désirs les divines manifestations. Il montait la garde et était jaloux d'emporter et le sang et les larmes. »
1920
15 juillet 1920. « Le sang et les larmes ne coulent plus mais la Sainte Image devient lumineuse. »
Le 16 octobre 1920, anniversaire des paroles prononcées les 16 et 17 et 18 octobre 1911, le sang a coulé abondamment de la Sainte Image.
Les 23 et 24 octobre 1920, anniversaire du premier miracle eucharistique, le sang a commencé à couler abondamment de la Sainte Image, puis vers 3 heures, le 23, à couler tellement abondamment de l'autel, que de grosses gouttes tombèrent sur une plaque votive placée au bas de l'autel. Une large flaque de sang demeura vivante sur la plaque qui se trouvait renversée, ce qui fit remarquer le prodige.
Le lendemain 24, le même prodige se répéta avec plus d'abondance, et le sang vint tomber sur un linge qui avait été placé dessus.
7 [décembre 1920]. « Ici les manifestations semblent terminées puis¬que nous n'en avons plus eu une seule depuis le 2 novembre. En effet ce jour-là, le sang qui tomba de l'autel fut si abondant que nous quatre en fûmes bouleversés. Quand vous viendrez à Mirebeau vous verrez la plaque de marbre et les linges qui en furent imbibés et tachés. »
1921
19 avril 1921. « Depuis le vendredi-saint [25 mars 1921] le sang a cessé de couler de l'autel et de la sainte Image; ce jour-là il fut très abondant au point que les linges placés au pied de l'autel en furent transpercés. Le linge qui est placé immédiatement au bord de l'autel n'est plus qu'une masse sanguinolente qui effraie.
Quant à la Sainte Image, elle est désormais placée dans une superbe châsse en bois sculpté qui m'a coûté 2000 frs. A travers le verre il nous semble que le sang res¬te vivant tellement il est vermeil. »
[3 ou 4 Juin, fête du Sacré-Cœur, dernière manifestation.]
[Miracles et conversions]
Les miracles et les conversions se produisent, nous pouvons les citer :
1° Théophile Millet, d’Amberre (Vienne) guérie de la phtisie et de la folie furieuse, contractée par une double insolation, après une neuvaine et l’imposition d’un linge. Cette guérison entraîna la conversion de cinq personnes.
2° Adeline Briand, femme Morin, de Saint-Jean de Sauves, (Vienne) guérie instantanément d’une maladie incurable, un cancer aux reins, par l’apposition d’un linge teinté du sang de l’image.
3° le jeune Joseph Mollien, de Cuillé (Mayenne), enfant âgé de dix ans, que les médecins laissèrent pour mort après l’opération de l’appendicite et qui fut guéri par l’apposition d’un linge teinté de sang.
4° la femme Marie Auriault, [de] Mazeuil, (Vienne), guérie d’une tumeur à la matrice.
5° Victor Boutet, guéri de la folie et redevenu chrétien au grand étonnement de la population de Mazeuil.
6° Marie-Louise Genonet, guérie instantanément de l’épilepsie par l’apposition d’un linge. Les crises terribles de cette pauvre femme rappellent la guérison du lunatique guéri par le Bon Maître à la descente du Thabor. Dans la dernière crise, elle se coupa le bout de la langue.
7° la conversion, à Paris, de toute une famille païenne qui consentit à se faire baptiser après avoir vu une image sanglante du Sacré-Cœur de Mirebeau.
8° le chanoine Dumaine, ancien vicaire général, Alençon (Orne), guéri d’une tumeur à l’estomac.
9° une institutrice allemande convertie après avoir vu une photographie de l’image sanglante du Sacré-Cœur.
[Conversions à l’heure de la mort]
10° conversion, à l’heure de la mort, de Bourreau, journalier, qui avait refusé le prêtre. Il est mort en prédestiné le crucifix sur les lèvres.
11° conversion à l’heure de la mort d’un nommé Moulin, fermier âgé de trente-cinq ans, mort en prédestiné après avoir fait à Dieu le sacrifice de sa vie.
12° conversion à l’heure de la mort d’un nommé Chevalier, chef intérimaire de gare, mort en invoquant le Sacré-Cœur sanglant de Mirebeau.
Il en est d’autres qui, sans avoir la même valeur que les précédentes, prouvent la bonté de celui qui daigne se montrer à nous, non seulement dans son image, mais aussi et surtout dans la divine eucharistie. »